1970/1980

13 janvier - 24 février 2018

L’année 2018 qui s’ouvre sur une Montréal froide et enneigée marque aussi les 30 ans de la Galerie Trois Points. Dynamique et fortement ancrée dans le présent, la galerie souhaite profiter de ce moment pour célébrer des pratiques plus anciennes, mais toujours actuelles. C’est donc avec un immense plaisir que nous replongeons dans les années 1970-1980 de Richard Mill, revisitant la production de cet artiste intransigeant, précurseur fidèle à la galerie depuis ses tout débuts.

Peintre irréductible, capable de transmettre l’insoumission, l’insubordination, Richard Mill s’est imposé comme un des grands peintres de son époque à travers un œuvre d’une rare finesse, d’une exceptionnelle technique et d’une intelligence certaine.

Hier comme encore aujourd’hui, Mill travaille presque exclusivement les grands formats : le tableau se mesure à l’homme dans toute sa hauteur.

La décennie 1970, chez Mill, c’est celle des grands tableaux noirs, d’un minimalisme clairement influencé par l’école américaine. Tout jeune à l’époque, l’artiste plonge dans la peinture dont il connaît les moyens et les pièges. Comme le soulignait Gilles Daigneault dans Le Devoir en 1982, Mill « anime subtilement la surface en multipliant les champs de lecture par des références à l’histoire, celle de la peinture comme la sienne propre ». Les années 1970, pour Richard Mill, sont celles des risques, des expositions qui en ont choqué plusieurs, dans les galeries Joliet (Québec) et Curzi (Montréal), notamment ; ce sont les années des importantes expositions solos au Musée d’art contemporain de Montréal, au Musée du Québec (maintenant Musée national des beaux-arts du Québec), au Centre culturel canadien à Paris.

Les années 1980 vont voir chez Mill un éclatement de la surface – toujours aussi objective – et l’introduction de la couleur. L’artiste innove encore : le tableau devient porté par une organisation beaucoup plus géométrique, structurée de formes triangulaires et rectangulaires colorées, séparées par de minces bandes de toile brute, épargnée de peinture. Mill ose entremêler des interventions évoquant l’expressionnisme abstrait avec d’autres rappelant le post-painterly abstraction de Kenneth Noland ou Morris Louis.

Né à Québec en 1949, Richard Mill y vit et y travaille toujours. Considéré comme l’un des peintres les plus importants de sa génération, ses œuvres font partie de grandes collections privées, publiques et muséales, notamment celle du Musée d’art contemporain de Montréal, du Musée national des beaux-arts du Québec, du Musée des beaux-arts de Montréal, du Musée d’art de Joliette, du Musée régional de Rimouski et de la Banque d’œuvres d’art du Canada.

Communiqué de presse


Presse de l'exposition

  • Jérôme Delgado, La peinture n’est jamais morte, Le Devoir, 2018. 01. 27.. Lien web | PDF