BF4E

10 octobre - 14 novembre 2015

Rien, dans un tableau, n’appelle comme la couleur vraie ; elle parle à l’ignorant comme au savant.
– Denis Diderot, Essai sur la peinture, 1795

La Galerie Trois Points est enchantée de présenter en solo le plus récent travail de Mathieu Lévesque qui investira les deux espaces de la galerie du 10 octobre au 14 novembre prochain avec une exposition qui explore plus que jamais les limites entre la peinture et l’installation.

« La peinture et son support sont intimement liés chez Mathieu Lévesque. Bien des artistes avant lui ont joué sur cette incapacité apodictique de la peinture à se séparer de tout support physique et une fois cette évidence assimilée, ils ont pu prendre deux chemins, revenir à l’utilisation simple de la toile comme support ou en faire partie intégrante de l’œuvre. C’est cette seconde voie qu’emprunte Lévesque : il utilise cette possibilité de jouer avec les codes et les règles, il traverse les barrières des différents médiums ou tout au moins les rend floues.

Patricia Signorile a écrit « La peinture hors du cadre traduit une esthétique qui rompt avec la contemplation idéalisée au profit d’une plus grande proximité avec le spectateur ». C’est l’effet que produit l’artiste en inversant complètement les codes de base : de peau qui circonscrit le corps, le cadre devient colonne vertébrale ; la classique bordure qui délimite ce qu’il y a à observer devient le cœur du rayonnement de la couleur. Les dimensions n’ont plus leur but originel : le cadre est le mur et la peinture, jetée sur la contre-face du cadre, lui donne une épaisseur. Lévesque rend de surcroit toutes ces dimensions inextricables. L’illusion d’espace ainsi créée se joue du all-over moderniste sans pour autant se réclamer de la perspective classique. La profondeur ne se trouve pas dans la perspective amenée par un calcul de taille mais par une couleur se reflétant sur le cadre, le mur ou encore le spectateur. […]

Tout jusqu’au titre de l’exposition est une incarnation du propos de l’artiste. BF4E – qui signifie Best Friends Forever – pointe le lien qu’entretiennent la peinture et la sculpture avec une candeur simulée et une ironie certaine. Ce titre laisse à voir une sorte d’amitié éternelle entre les deux disciplines ainsi qu’entre l’œuvre et l’architecture de l’endroit où elle est exposée, intriquées plus que jamais avec les formes brutes de BF4E. Il est en fait davantage question d’une interdépendance de la peinture par rapport au support physique, du support par rapport au mur qui le tient et de l’œuvre à la structure du lieu. […] ». **

Mathieu Lévesque a complété sa maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal en 2012. Il a déjà plusieurs expositions individuelles et collectives à son actif, ayant notamment exposé à Montréal, Toronto, New York, Chicago, Nashville et Leipzig. Il a de plus fait partie de différentes expositions à Verticale (Laval, Qc), au Musée d’art contemporain des Laurentides (St-Jérôme, Qc) et Musée des beaux-arts de Mont-St-Hilaire (Qc) entre autres. Son travail fait également partie de plusieurs collections, dont la Peau de l’ours, TD Bank, Familiprix, Sun Life du Canada, Conceptis Technologies, Twentieth Century Fox, Les Infidèles et de nombreuses collections privées.                                           

** Extraits tirés du texte de Fiona Darbon Van Maercke

Communiqué de presse