Harder, Better, Faster
11 juin - 20 août 2016


























La Galerie Trois Points est heureuse de présenter Harder, Better, Faster une exposition collective réunissant le travail de Olga Chagaoutdinova, Stéphanie De Couto Costa, Olivia Mc Gilchrist, Dominique Sirois et Mégane Voghell. Le commissariat a été confié à Marie-Christine Dubé et John Boyle-Singfield, qui investiront les deux espaces de la galerie pendant toute la période estivale.
Harder, Better, Faster examine la représentation et notre rapport à l’image – projetée—à l’identité culturelle, économique, mythologique, carcérale et sociale. Les œuvres proposées dans cette exposition participent à la création d’un mythe qui renforce l’autonomisation d’une identité femme. Dubé et Boyle-Singfieldse sont demandé s’il était possible d’aborder cette thématique sans être neutralisé par les médias et par les autorités en place. Loin de dénoncer ou de revendiquer, Harder, Better, Faster interroge plutôt les comportements assimilés et reproduits par les stéréotypes de genre et les double standards liés à l’autoreprésentation, voire l’autosubordination véhiculés par une société hypermoderne.
The Zone présente une série de portraits de femmes détenues, amorcée par Olga Chagaoutdinova en 2004. À travers les photographies prises lors de ces rencontres privilégiées dans une prison située dans la partie russe de l’Extrême-Orient, Chagaoutdinova examine les notions d’identité et de sexualité, presque anéanties sous la pression et les règles qui régissent le système pénal russe. Ces détenues, qui ont accordé à l’artiste de longues entrevues avant d’accepter de se livrer à l’objectif, permettent d’observer un aspect peu connu de l’existence humaine dans un environnement panoptique et carcéral qu’on associe peu souvent au « féminin ».
The Bitch and The Blond constitue une série en cours de l’artiste Stéphanie De Couto Costa qui explore la représentation des femmes à travers l’histoire, le folklore et le conte. En s’inspirant des écrits féministes d’auteures telles Angela Carter, Jeannette Winterson et Anne Sexton, l’artiste révèle comment les contes ont été transformés par la pensée occidentale et par la stigmatisation des genres. En jouant avec les références iconographiques de ces fables, ces gravures défient les représentations prédéterminées et subjectives du corps féminin et tend à réapproprier ces histoires qui agissent comme la mythologie officielle d’une société occidentale, blanche et hétéronormative.
From many sides est une installation vidéo immersive d’Olivia Mc Gilchrist qui met en évidence les connexions inhérentes à l’espace insulaire des Caraïbes, à ses teintes riches, ses forts contrastes, son obscurité et sa lumière. Mettant en scène des personnages mythiques de la culture jamaïcaine telles la « Riva Mumma », Mc Gilchrist réexamine différents thèmes qui sont au cœur de sa pratique, soit l’expression des états émotionnels entourant la quête d’identité culturelle et de genre. À travers la superposition de paysages paradisiaques, From many sidesrévèle des sites de mémoires qui mélangent les histoires et les mythes du passé hybride et complexe d’une culture postcoloniale caribéenne.
Mimesis Trinity fait partie des recherches en cours de Dominique Sirois. Cette installation tirée d’un projet de société fictive est conçue comme un espace conceptuel qui sert de terrain de réflexion et de création prenant comme cadre le monde de la finance. Le projet a été initié avec l’exposition du bureau de réception de la compagnie où l’artiste a exploré la recherche de puissance dans l’économie en faisant entre autres, des analogies avec la musculation. En collaboration avec Grégory Chatonsky, l’artiste a constitué un texte généré amalgamant les écrits de l’économiste André Orléan et Madame Bovary de Flaubert. Un personnage féminin récite ce texte curieux mettant en relief la dimension de l’affect dans la finance.
L’installation vidéo How To Remove A Lady From It’s Flesh de Mégane Voghell examine une productivité contaminée, voire sale, à travers une succession d’images, de notes et de potentiels narratifs avortés. La vidéo présente des aperçus de réflexions et des assemblages superposés – est-ce un visage sur l’image ou une image sur un visage ? – refusant au spectateur une lecture linéaire ou une compréhension fluide du contenu de l’oeuvre. À une échelle expérimentale, Voghell observe ce que la manipulation d’images et son filtrage à travers les réseaux sociaux ont comme pouvoir et comme affects sur la psychologie humaine, plus précisément celle de la femme.