Peinture Extrême

Cécile Ronc, , James Olley, , Nicolas Fleming

5 juin - 15 août 2010

La Galerie Trois Points est très heureuse d’accueillir son exposition Peinture extrême|Extreme Painting qui réunit des oeuvres de Natalie Reis, James Olley, Clint Griffin, Cécile Ronc et Nicolas Fleming. Le festival Peinture extrême|Extreme Painting se déroule tout l’été dans une quinzaine de galeries montréalaises, chacune présentant une exposition distincte.

Diplômée de maîtrise à l’Université de Waterloo Natalie Reis a fait son baccalauréat à l’Université Concordia. Sa première exposition solo a été présentée en 2009 à la Galerie Trois Points où l’artiste se plaisait à réinterpréter des figures tirées d’oeuvres marquantes de l’histoire de l’art. Reis nous présente ici un immense tableau dans lequel délicatesse et bestialité se confrontent sous un dessin subtil et maîtrisé.

James Olley est un jeune artiste torontois qui s’amuse à expérimenter toute la physicalité du médium peinture, attirant l’attention sur la surface du tableau tout en demeurant dans la figuration. Les images semblent lentement s’ouvrir à nous alors que comme spectateur, notre oeil oscille sans cesse entre des portions du tableau complètement abstraites et d’autres où on retrouve un réel ancrage dans une représentation. Le travail de James Olley est montré à Toronto par la Angell Gallery, mais aussi à Vancouver, Chicago et Portland (OR). Il a de plus reçu en 2009 le prix du Conseil des Arts de l’Ontario célébrant un artiste émergent.

Depuis quelques années Clint Griffin travaille à partir de matériaux rejetés par leur propriétaire, les recycle et leur redonne une nouvelle dimension. Il réutilise des peintures représentant des paysages, qu’il se procure dans les brocantes ou qu’il déniche aux poubelles. Cette appropriation du travail de d’autres artistes et artisans lui permet d’intégrer différents points de vues dans ses tableaux. Par le collage de deux ou trois paysages où il ajoute des personnages découpés, des traces de peinture, l’artiste combine plusieurs réalités afin de créer un univers insolite.

Le doux jeu de peinture de Cécile Ronc semble balancer tous ces excès de couleurs, alors que s’articulent en tons pastels jouant de fluo de délicats paysages. Un subtil jeu de matières et de coulisses de peinture semblent défier les larges empâtements de James Olley. Diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, Ronc vit et travaille présentement à Montréal où elle a présenté son travail, qui a de plus été montré récemment à Toronto, Paris et Madrid, où la jeune peintre a effectué une résidence en 2009.

Nicolas Fleming a fait son baccalauréat à l’Université Concordia et est diplômé de maîtrise à l’UQÀM. Son travail a été exposé un peu partout au Québec, notamment dans le cadre d’une exposition solo à la Galerie de l’UQÀM, mais aussi à Rimouski, Trois-Rivières, Québec et Rouyn-Noranda, en plus d’avoir été montré à New York et St-John’s (Terre-Neuve). Fleming joue continuellement avec la notion d’hybridité, sa manière très sculpturale de traiter la peinture s’inscrit parfaitement dans le thème de Peinture extrême. De large flaques de peinture séchée sont collées à même la toile, les oeuvres devenant un collage de morceaux de peinture où les couleurs sont poussées jusqu’à leur extrême alors qu’un tableau présentant des rouleaux colorés de peintures jouent sur la littéralité du médium.

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            Peinture extrême est le titre d’un circuit d’une quinzaine d’expositions qui se tiendront au cours de la saison estivale dans autant de galeries montréalaises d’art contemporain. Forum sans contrainte sur l’état de la peinture où chacune des galeries participantes a dû déterminer le contenu de sa présentation, l’événement offrira un éventail des plus hétérogènes de styles et d’approches. On y retrouvera, entre autres, des artistes alignés sur la vague de la figuration débridée qui a déferlé à nouveau sur le territoire de la peinture au cours des dernières années, écho à la nouvelle figuration qui avait marqué le début des années quatre‐vingt. On y verra aussi des oeuvres engagées dans le renouvellement de l’abstraction où se sont investis plusieurs peintres des jeunes générations. Et, on y rencontrera enfin d’autres corpus qui s’inscrivent dans la lignée de l’austérité radicale du minimalisme. Certaines des juxtapositions auxquelles les spectateurs sont conviés pourront paraître incongrues, mais les tensions stylistiques qui les sous‐tendent fournissent des indices de lecture essentiels pour saisir la vivacité des questionnements qui amènent toujours un si grand nombre d’artistes, particulièrement ceux des jeunes générations, à s’engager avec tant de passion dans une pratique que l’histoire de l’art moderniste a maintes fois déclaré obsolète. Au‐delà de la diversité des genres et des approches, tous les artistes de Peinture extrême partagent un engagement passionné pour la peinture et des convictions profondes quant aux possibilités de renouvellement de son langage et de son vocabulaire.

Peinture extrême se veut donc une occasion de mettre en perspective le fascinant foisonnement d’approches grâce auxquelles les créateurs réévaluent constamment ce mystère de l’image qui se redéploie périodiquement au sein de la pratique picturale depuis l’art rupestre.

-René Blouin-

Communiqué de presse